Maintenant son temps À la suite du pogrom de novembre 1938, la mère de Manfred Steinfeld tente par tous les moyens de faire sortir ses enfants d’Allemagne nazie. Si le frère de Manfred parvient à se rendre en Palestine, la tentative d’évasion de sa sœur vers l’Angleterre dans le cadre du Kindertransport échoue. Sa sœur et sa mère seront ensuite assassinées dans un camp de concentration. Manfred parviendra à rejoindre les États-Unis avec l’aide de la Hebrew Immigrant Aid Society (Société d’aide aux immigrants hébreux). À Chicago, où vivent certains membres de sa famille, le réfugié de 14 ans gagne son premier salaire en tant que livreur de journaux. En 1943, Manfred Steinfeld devient citoyen américain et s'enrôle dans l’Armée de son pays d'adoption. En tant que nouvel Américain, il entend contribuer personnellement à la lutte contre le fascisme. Il est formé à la conduite d'interrogatoires et à l'analyse de photos aériennes au Camp Ritchie, dans le Maryland. Participant à l’opération Market Garden, il est parachuté aux Pays-Bas en septembre 1944 avec la 82e division aéroportée. Le 2 mai 1945, il est témoin de la jonction entre les troupes américaines et soviétiques sur l’Elbe, à Grabow, près de Ludwigslust. Quelques jours avant la défaite finale du Reich allemand, Steinfeld traduit le document de capitulation du Groupe d’Armée Vistule du général Von Tippelskirch. Le même jour, son unité fait la découverte du camp de concentration de Wöbbelin. Après la guerre, Steinfeld travaille dans les services de contre-espionnage du gouvernement militaire des États-Unis. Il arrête un jour un homme qui s’avérera être l’ancien commandant adjoint du camp de concentration de Ravensbrück. Steinfeld est ensuite transféré dans le secteur américain de Berlin. À Dahlem, il réquisitionne des logements et bureaux pour le personnel de sa division. Après son retour aux États-Unis en octobre 1945, il mène une carrière réussie dans le secteur de l'ameublement. Manfred Steinfeld partage entre Chicago et Boca Raton, en Floride.