Rien dans le curriculum de Dwight David Eisenhower ne le prédestinait à devenir commandant en chef de l'une des plus grandes coalitions de l'histoire. Né au sein d'une famille protestante modeste du Texas, il avait, après l'obtention de son diplôme de l'académie militaire de West Point, mené une carrière militaire sans distinction particulière. Il n'avait jamais envoyé de troupes au combat avant sa nomination en tant que commandant en chef des forces anglo-américaines en 1942. Outre ses compétences militaires, ce sont surtout ses qualités humaines qui lui valurent cette nomination. Cet homme, surnommé familièrement « Ike », était affable et droit. Il s'efforçait de partager ses opinions plutôt que de les imposer : une qualité essentielle dans une guerre où chaque Allié de la coalition pesait ses choix stratégiques en fonction de ses intérêts nationaux. Après avoir mené des opérations dans la Méditerranée (débarquements en Afrique du Nord en novembre 1942, en Sicile en juillet 1943 et en Italie en septembre), Eisenhower reçut, en janvier 1944, la mission de débarquer en France conjointement avec les autres forces alliées pour atteindre le cœur de l'Allemagne et détruire ses armées. Plus généralement, il s'agissait de mener une véritable « croisade » contre la barbarie nazie. Malgré les forces écrasantes dont il disposait, le défi n'en restait pas moins énorme, car la côte française semblait bien défendue par l'armée allemande. Le 6 juin, le débarquement avait finalement réussi - une première étape qui permit de libérer l'ouest de l'Europe du régime nazi. Après la guerre, Eisenhower commanda les forces de l'OTAN en 1951 et fut élu deux fois président des États-Unis en 1952 et 1956.