Jersey
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Itinéraire
Dirigé par Leslie Huelin et Norman Le Brocq, le parti communiste de Jersey (JCP) s’est d’abord réuni à la fin de l’année 1943 dans un appartement de Leslie au 19, Peirson Road à Saint Hélier.
Les membres du JCP commencent rapidement à faire circuler des bulletins d'information traduits de la BBC parmi les travailleurs forcés de l'Organisation Todt, bien que les radios aient été interdites en juin 1942. Ils ont également offert un refuge aux travailleurs esclaves russes qui s'étaient échappés de leurs camps de travail, par le biais d'un réseau informel d'habitants de l'île. De fausses identités et cartes de rationnement ont été fournies par des contacts à la mairie de St Helier, avec l'aide du photographe qui s'occupait de toutes les cartes d'identité. Les Russes malades sont soignés secrètement par le Dr McKinstry, médecin hygiéniste, et par M. Arthur Halliwell à l'hôpital général.
Plus tard, le JCP entre en contact avec un déserteur allemand antinazi du nom de Paul Mülbach, avec lequel il produit six tracts de propagande destinés à inciter à la mutinerie dans les rangs. Le matin du 7 mars 1945, Paul met le feu à un entrepôt de munitions du Palace Hotel, St Saviour, utilisé par les occupants comme quartier général. Le feu se propagea et l'hôtel fut détruit lors de l'explosion qui suivit, peut-être à cause des troupes qui tentaient de dégager un coupe-feu entre les bâtiments.
Un ardent nazi, le vice-amiral Hüffmier, dirigeait alors les îles Anglo-Normandes et était déterminé à tenir bon jusqu'à la fin. Norman, Paul et les autres membres du PCJ commencent donc à préparer une mutinerie coordonnée pour le 1er mai 1945, journée internationale des travailleurs. S'appuyant sur l'état de démoralisation du soldat allemand moyen, frigorifié et affamé, le plan prévoyait qu'au signal des coups de canon tirés depuis le château d'Elizabeth, les simples soldats désarmeraient leurs officiers et se rendraient ensuite sur l'île.
Dans son livre "Growing Up Fast", Bob Le Sueur décrit le final :
"Nerveusement,je me suis dirigé vers l'écurie de Leslie Huelin sur Peirson Road... En poussant la porte, j'ai été accueilli par une bande de révolutionnaires abattus, à l'air morose, qui avaient été frustrés dans leur plan grandiose, apparemment par le refus de l'officier responsable du château d'Elizabeth de jouer son rôle... La révolution avait fondu comme la neige sur le trottoir".