La bataille pour la ville portuaire de Delfzijl semblait presque terminée le 1er mai 1945, mais le pont détruit sur le canal de drainage et les bombardements allemands depuis le clocher de l'église de Farmsum bloquaient l'avancée vers Farmsum, le dernier bastion de la résistance allemande. Le village a dû attendre un jour de plus la liberté tant attendue. Hindrik Buist a vécu cette bataille dans son village, alors qu'il n'avait que 13 ans.

"Le 1er mai, je me trouvais sur l'Achterweg et j'ai vu des munitions traçantes se diriger vers les écluses du canal Duurswold. Mais au même moment, j'ai entendu des applaudissements venant de Delfzijl, comme si quelqu'un venait de marquer un but. Apparemment, ils étaient déjà libres là-bas !"

"Depuis des jours, nous étions sous le feu. Il y avait un nombre incroyable d'Allemands à Farmsum, mais aussi dans l'ancienne école de la Molenstraat, dans la nouvelle école de la Nieuwstad, dans l'école réformée de la Weiwerderweg (Proosdij) et dans les maisons avoisinantes. J'ai même vu quelqu'un dans la rue Molenstraat brandir une écharpe orange. Malheureusement, un officier est venu de la direction des bunkers au bout de la Molenstraat. Il a rappelé tous les soldats. Entre-temps, de nombreux civils s'étaient rassemblés sur Pijpplein, alors que des tireurs d'élite se trouvaient toujours dans la tour de l'église de Farmsum."

"La nuit du 1er au 2 mai fut la pire de toute la guerre pour nous dans l'abri - une chaudière à vapeur désaffectée de l'usine laitière de Holwierde, recouverte de sable et de poutres, située sur le terrain de la ferraille du marchand de métaux de Gans. Nous étions assis dans cette chaudière à vapeur sur des bancs, face à face. Nous devions être assis presque genoux contre genoux. Un Allemand a passé la tête à l'intérieur et a demandé s'il y avait des hommes. La réponse fut bien sûr "non". Mais l'horloger Windt se cachait derrière sa femme. Pendant ce temps, la mère Buist gémissait de douleur à cause d'une crise de calculs biliaires".

"Quand le jour s'est levé, nous avons osé sortir. On a crié : "Ils se sont rendus ! Nous l'avons vu de nos propres yeux - un drapeau blanc sur la tour et un drapeau blanc sur les bunkers. Un peu plus tard, nous avons vu des Canadiens sur la Molenstraat. Les civils ont vite compris qu'il y avait des choses à prendre - des couvertures, des rations d'urgence et tout ce qui pouvait leur tomber sous la main. Il n'y avait pas d'autorité. Plus tard, les gens ont fait la fête à Farmsum sur Pijpplein. Les célébrations ont duré plusieurs jours.