La Batterie Oldenburg, désignée Stützpunkt 18, a été établie par les forces allemandes en 1940 dans les dunes de la région du Moulin Rouge, à environ 400 mètres du littoral au nord-est de Calais. Initialement composé de deux emplacements de canon circulaires ouverts reliés par une voie ferrée Decauville à des installations de stockage de munitions, le site est devenu une position d'artillerie côtière clé.

En octobre 1940, la construction est entrée dans une deuxième phase avec l'ajout de casemates Sonderkonstruktion en béton armé. Ces fortifications abritaient des quartiers d'habitation, des salles techniques pour la ventilation et la production d'énergie, des réserves d'eau et des installations sanitaires. Deux bunkers principaux ont été construits, nommés "Turm West Osel" et "Turm Ost Borkum". Tous deux étaient des structures à deux niveaux ; le "Turm Ost" a nécessité plus de 16 000 mètres cubes de béton et comprenait une extension. Les travaux ont été réalisés par une main-d'œuvre multinationale d'environ 600 ingénieurs, techniciens et ouvriers français et belges.

Chaque casemate était armée d'un canon naval Schiffskanone KL/50 de 24 cm, d'une portée de 28,3 kilomètres, protégé par un blindage frontal. La batterie était également soutenue par des équipements d'alerte précoce et de coordination des tirs, dont un radar Seetakt et un télémètre monté sur une tour d'observation en bois.

En 1943, la batterie Oldenburg s'agrandit avec l'ajout de divers abris et positions de tir, dont deux canons soviétiques de 7,62 cm sous les bunkers H629, une casemate pour canon de 7,5 cm (H612), et d'autres positions pour la défense antichar et antiaérienne. Une tour de contrôle des tirs a été commencée mais n'a jamais été achevée, servant plutôt d'abri.

Les défenses de la batterie comprenaient des canons français M33 de 7,5 cm, des Bofors de 4 cm et des armes antiaériennes Oerlikon de 2 cm. En 1944, des grillages en acier ont été installés sur les ouvertures des casemates pour protéger les équipages des éclats d'obus.

Le1er octobre 1944, lors de la libération de Calais, la deuxième casemate fut détruite par une explosion interne dans les magasins de munitions alors que les troupes canadiennes de la 3e division d'infanterie s'emparaient du site. À cette époque, la batterie est commandée par le Korvettenkapitän Hans Stührenberg, soutenu par trois officiers, 34 sous-officiers et 138 marins.