Lieu d'intêret

Terreur vue du ciel

France

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Itinéraire

Caen avait été frappée par les forces alliées à de nombreuses reprises avant le 7 juillet 1944. Cependant, la dévastation qui allait être causée ce jour-là lors du pré-bombardement de l'opération Charnwood allait changer à jamais la physionomie de la ville. Les alliés, britanniques et canadiens, avaient été tenus à l'écart de la ville de Caen par une forte opposition allemande qui s'opposait au débarquement des alliés. Les ordres et les objectifs des Britanniques et des Canadiens étaient de libérer Caen avant le 7 juin. Ce ne sera pas le cas, et une ligne de front statique s'est formée au nord et au nord-ouest de la ville.

L'opération Charnwood devait commencer dans la nuit du 7 juin par un pré-bombardement. Le 8 juillet à 04h20, l'infanterie devait commencer à avancer dans la moitié nord de Caen. L'objectif de l'opération était de libérer la moitié nord de la ville.

Le raid de bombardement sera entrepris par la Royal Air Force (RAF) avec 467 bombardiers Lancaster et Halifax. Ils transportaient des bombes de 500 et 1 000 livres, dont beaucoup étaient des bombes à retardement.

Le pré-bombardement visait à atteindre des zones cibles spécifiques au nord et au nord-ouest de la ville. La zone de bombardement "A" se trouvait au nord-ouest et à l'écart de la zone bâtie peuplée. La zone de bombardement "B" se trouvait au nord de la ville et à la périphérie des zones résidentielles.

Le ciblage des deux zones devait permettre de couper les lignes de communication allemandes ainsi que les voies de repli et d'empêcher tout renfort d'atteindre les lignes de front. On s'attendait à ce que la zone "B" subisse quelques dommages aux bâtiments en raison de sa proximité avec la ville.

Le soir du 7 juillet, lorsque les troupes britanniques et canadiennes aperçurent les bombardiers au nord de la ville, le spectacle fut grandiose. Les soldats regardaient les bombes pleuvoir sur les positions allemandes. Dans certains journaux de guerre, on peut lire que c'était un grand spectacle et que cela remontait le moral des troupes. Certains se demandaient comment les Allemands pouvaient survivre à un bombardement d'une telle intensité.

Le 9 juillet, lorsque les Britanniques et les Canadiens commencèrent à entrer dans la ville de Caen, ils furent accueillis par une scène de dévastation. Des monticules de décombres provenant des bâtiments détruits bloquaient les rues ; des témoignages faisant état de monticules de 4 mètres de haut.

La RAF, en bombardant la zone " B ", avait dépassé sa cible, ce qui avait eu pour effet de toucher la ville peuplée. Les marqueurs de bombardement s'étaient avancés et la RAF ne voulait pas bombarder les dizaines de milliers de forces amies qui se trouvaient en dessous et qui étaient prêtes à avancer le 8 juillet.

Des centaines de bâtiments furent détruits du nord de la ville jusqu'aux rives nord de l'Orne. De nombreuses rues ont été complètement dévastées. Les civils furent pris au piège dans les décombres et beaucoup ont été tués. Certains suffoquèrent dans les sous-sols des bâtiments où ils se sont réfugiés, survivant aux bombes qui tombent, mais manquant d'oxygène à force d'être piégés sous les décombres. Certains citoyens de Caen ne seront jamais revus.

Au total, entre 300 et 400 civils ont été tués lors de ce bombardement du 7 juillet. Jusqu'à 80 % de la moitié nord de la ville a été détruite et endommagée par les bombardements. Les noms des civils tués pendant cette période sont commémorés sur de nombreux mémoriaux dans la ville.

Après la guerre, lorsque la ville a été reconstruite, de vastes zones de bâtiments détruits ont été déblayées. Si l'on regarde la ville aujourd'hui, certains bâtiments endommagés par les bombardements subsistent, tandis que les nouveaux bâtiments d'après-guerre se distinguent de ceux d'avant-guerre.

Adresse

Rue Saint Pierre, 1400, Caen