Il est impossible de dire avec certitude ce qui s'est passé à Zwolle lors de la nuit de la libération, celle du 13 et 14 avril. Toutefois, Leo Major y a certainement joué un rôle important.

Leo Major est né le 23 janvier 1921, premier d'une famille de treize enfants, dans la ville américaine de New Bedford, où son père, franco-canadien, travaillait pour les chemins de fer américains. Après une enfance difficile, Leo Major quitte le domicile parental à l'âge de 14 ans. Attiré par l'aventure, il s'engage dans l'armée canadienne à l'âge de 18 ans. Impatient de partir pour l'Europe, il se fait transférer dans la première unité de l'armée à partir : le Régiment de la Chaudière, partie francophone de la Troisième division d'infanterie canadienne.En Angleterre, le major suit un entraînement militaire rigoureux en tant qu'éclaireur et tireur d'élite.

Le 13 avril, alors qu'il est en reconnaissance avec son camarade Willy Arsenault en direction de Zwolle, il décide de poursuivre la mission bien qu'Arsenault soit mortellement touché par une balle allemande. Leo Major continue alors seul son avancée à travers la Wipstrik vers le centre. Selon son propre récit, il a semé le trouble parmi les soldats allemands avec des balles et des grenades, et a réussi à faire plusieurs groupes de prisonniers de guerre. Ce récit est aujourd'hui mis en doute et nuancé par les historiens, notamment parce que ces faits ne figurent pas dans le journal de bord du régiment. Ce qui est clair, en revanche, c'est que Major a découvert que les occupants allemands s'étaient pratiquement retirés. Le journal de bord rapporte que Major est revenu de sa mission à 9h00 le 14 avril et qu'il a ensuite relayé cette information. Une information précieuse, car Zwolle a ainsi échappé à un bombardement allié.

À Zwolle, Leo Major est connu comme le premier libérateur allié de la ville. Il a été nommé citoyen d'honneur en 1985 et la ville a rebaptisé la Zuidbroeklaan en Leo Majorlaan en 2009.