Après l'occupation de la France par les nazis, les forces allemandes ont entrepris de défendre le littoral. En août 1940, les quatre casemates en béton avaient été construites, elles étaient à l'origine appelées "batterie Seigfried".

La batterie et ses défenses extérieures étaient réparties autour des quatre casemates principales. Les quatre grandes casemates contenaient chacune un canon de 381 mm (15 pouces). Ces canons pouvaient tirer jusqu'à une distance de 50 km. L'objectif principal était de viser les embarcations navales et la navigation dans la Manche. Les défenses extérieures étaient constituées de positions de mitrailleuses, de bunkers de stockage de munitions, de postes de commandement et de cantonnements. Autour du site de la batterie Todt, on peut encore trouver un grand nombre de ces petites structures en béton. La batterie était entourée de barbelés et de vastes champs de mines.

Lors de leur construction, les canons n'étaient pas couverts et se trouvaient sur des plates-formes ouvertes, mais en 1941, les casemates ont été construites pour offrir une protection supplémentaire et se cacher des alliés. Ces casemates ont été achevées en janvier 1942.

En février 1942,la batterie fut rebaptisée "Todt" au lieu de "Seigfried", en l'honneur du général allemand du génie Fritz Todt, tué dans un accident d'avion le 8 février.

Entre 1938 et 1942, il avait créé l'"Organisation Todt", qui a contraint plus d'un million de personnes d'être utilisées comme travailleurs forcés pour mener à bien des projets de construction. Des dizaines de milliers de personnes ont ainsi souffert de conditions difficiles et en sont mortes.

Quatre officiers, 49 sous-officiers et plus de 330 membres de la Kreigsmarine (marine) ont été affectés à la batterie. Les tâches allaient de l'armement des gros canons de 381 mm à la défense de la batterie.

La batterie a tiré son premier coup de canon le 20 janvier 1942 et son dernier le 29 septembre 1944.

Elle fut capturée par les North Nova Scotia Highlanders et les Highland Light Infantry of Canada, de la 3e division d'infanterie canadienne, dans l'après-midi du 29 septembre.

Après la capture de la batterie, le journal de guerre du Highland Light Infantry notait : "Maintenant, les habitants de Douvres peuvent se détendre dans une certaine mesure, sachant que les canons de l'autre côté de la Manche sont réduits au silence".