Malgré les objections du major Anthony Compton-Lundie, qui reconnaissait les dangers, l'attaque sur Wagenborgen fut ordonnée.

À 2h10, la compagnie D avança vers Wagenborgen, se heurtant presque immédiatement à une forte résistance. Les tirs d'artillerie et de mitrailleuses clouèrent la compagnie au sol, et les tentatives d'avancer à travers les fossés et en bordure des champs s'avérèrent vaines. Les forces allemandes, soutenues par l'artillerie côtière, infligent de lourdes pertes. Une section dirigée par le sergent Dodd réussit à atteindre les abords du village, mais elle est stoppée et forcée de se rendre. En milieu d'après-midi, la compagnie D ne compte plus que huit soldats prêts au combat et de nombreux blessés restent sur place.

Le quartier général tactique et un poste médical sont établis dans la ferme de Geert Smit, mais cet endroit devient une cible pour l'artillerie allemande. Vers 19 heures, la ferme est frappée par de multiples obus qui font s'effondrer le bâtiment et y mettent le feu. Onze soldats canadiens enfermés à l'intérieur, dont beaucoup étaient déjà blessés, périrent dans l'incendie. Le major Compton-Lundie, le lieutenant Huscroft et le capitaine Innes figurent parmi les victimes. Le sergent suppléant George Hugh Jackson fit preuve d'une bravoure extraordinaire, sauvant plusieurs blessés sous un feu nourri avant que toute autre tentative ne devienne impossible. Pour ses actions, il reçut plus tard la Médaille militaire.

Les pertes sont dévastatrices : 15 soldats tués, 21 blessés et 15 prisonniers, presque tous de la compagnie D. La compagnie est temporairement dissoute et ce qu'il en reste est envoyé sur une nouvelle position. Pendant ce temps, les renforts des compagnies A, B et C reçoivent l'ordre de renforcer le front de Wagenborgen, et les patrouilles s'intensifient dans les jours qui suivent. Après trois jours de combats acharnés, la ville de Wagenborgen est libérée le 23 avril 1945. Les événements de Wagenborgen rappellent le coût élevé des dernières batailles de la guerre.