Le matin du 18 juin 1944, la chapelle de la Garde était pleine à craquer. Le service était dirigé par l'aumônier, le révérend Ralph Whitrow, et un mélange de militaires et de civils était présent. Il s'agissait de se souvenir de ceux qui avaient récemment participé au débarquement en Normandie et de ceux qui se battaient encore.

Le chœur venait de commencer l'eucharistie chantée à 11 h 20 lorsqu'une bombe volante V1, dont la trajectoire se dirigeait directement vers le toit de la chapelle, a piqué du nez vers l'extrémité ouest. L'impact de ce coup direct a entraîné la destruction de l'ensemble du toit. Les murs de soutien et les piliers en béton se sont effondrés et ont détruit le portique de la porte ouest de la chapelle. Avec la détonation du V1, des tonnes de gravats sont tombées sur les fidèles qui s'étaient rassemblés ce matin-là pour l'office.

121 militaires et civils ont été tués et 141 ont été gravement blessés. L'évaluation de l'Air Raid Precautions (ARP) à Westminster fait état de 400 à 500 blessés. Au cours des 48 heures qui suivirent, les sauveteurs s'efforcèrent de retrouver d'éventuels survivants dans les décombres.

L'attaque V1 de ce jour a été la plus grave des attaques de l'arme Vengeance sur la capitale. Les bâtiments environnants ont été endommagés et seule l'abside de la chapelle est restée debout. Une nouvelle chapelle a été construite sur les vestiges de l'ancienne. Parmi les décombres se trouvaient les restes de quelque deux mille monuments commémoratifs de l'histoire de la Garde qui se trouvaient dans la chapelle d'origine. Ils ont été endommagés au point de ne plus pouvoir être réparés, mais ils sont toujours présents dans les fondations.

Aujourd'hui, la chapelle des gardes contient des panneaux commémoratifs à l'intérieur et à l'extérieur du bâtiment qui rappellent ceux qui ont été tués ici le 18 juin 1944.