Le mercredi 6 septembre 1944, aux environs de 11h, alors que l'armée allemande occupait encore Saint-Hubert, un membre de l'armée blanche ouvrit le feu à proximité du hameau des Moulins sur une motocyclette pilotée par une estafette allemande qui circulait de Poix vers la ville. Alertées par le blessé, touché à la jambe, des troupes allemandes soutenues par des blindés quittèrent Saint-Hubert pour mener des représailles. Aux alentours de 13h, ces forces arrivèrent dans le hameau et incendièrent tous les bâtiments, à l'exception du Vieux Moulin. Cette construction à colombages, située en bordure de la route de Froid, servait alors de hangar pour la production de charbon de bois destiné à l’occupant.

Ces représailles entrainèrent la mort de trois hommes car les habitants de la route de Froid n’eurent pas le temps de fuir…   Lucien Schmitz (âgé de 44 ans), Auguste Pècheur (80 ans) ainsi que Joseph Pierrard (61 ans) furent exécutés sur le champ devant leurs maisons en présence de leurs familles. Les femmes et enfants du petit hameau furent aussitôt transférés sans ménagement vers Saint-Hubert.

Un peu plus loin, sur la Route de Poix, les habitants connurent un  sort meilleur. Hector Nemry et sa fille ainsi que la famille Kleczkowski fuirent en direction de Lorcy. 

Plus bas, le long de la route de Poix, onze personnes se trouvaient au moulin Mormont lors de l'attaque. Le meunier, Léon Mormont, un prisonnier de guerre évadé en 1942, avait aménagé une cache dans le tunnel d’évacuation des eaux des roues, long d’environ 150 mètres.

Le groupe s’y réfugia pendant 22 longues heures, échappant ainsi à la fureur de l’ennemi.

Dans le petit hameau réduit à l’état de ruine, seuls deux bâtiments sur 7 furent reconstruits : le moulin Mormont et la villa Nemry.  Le vendredi 8 septembre 1944, vers 11 :00, Saint-Hubert connut sa première libération.